Comment expliquer une rupture conventionnelle en entretien d’embauche ?

Vous avez négocié une rupture conventionnelle et vous ne savez pas comment en parler en entretien ? Vous craignez que cela fasse peur au recruteur ? Qu’il se méfie de vous ? Qu’il décide de mettre un terme au processus de recrutement ? Vous aimeriez avoir les mots pour expliquer ce qui vous a conduit(e) à en négocier une ? Vous aimeriez rassurer le recruteur à ce niveau-là ? Lui montrer qu’il peut avoir confiance en vous ? Lui donner envie de vous faire passer à l’étape suivante du processus de recrutement ?

Alors, cet article peut très fortement vous être utile. Que vous ayez négocié une rupture conventionnelle, que vous ayez interrompu une période d’essai ou bien que vous ayez décidé de ne pas prolonger un CDD, nous verrons dans cet article trois étapes pour construire votre argumentaire afin de justifier votre décision aux yeux du recruteur. Vous êtes prêt(e)s ? Alors, c’est parti !

1. Prenez conscience de ce qui vous a poussé à négocier une rupture conventionnelle

La première étape que je vous propose est de réfléchir à ce qui vous a poussé à demander une rupture conventionnelle à votre ancien employeur. À ce stade, soyez honnête avec vous-même. Nous verrons dans la troisième partie comment présenter cela au recruteur. Donc, pour l’instant, sortez ce qui vous passe par la tête sans filtre !

Voici un exemple personnel. En 2013, je suis allé travailler dans l’usine italienne de Poclain Hydraulics. Vous connaissez cette entreprise ? C’est une PME française qui a inventé les moteurs hydrauliques dans les années 50. Bref, au départ, j’avais signé pour faire de l’ingénierie méthodes sur les lignes de production, mais le plan a changé..

De fait, quand je suis arrivé sur place, le directeur avait changé. Et, petit à petit, je me suis rendu compte que les projets sur lesquels je travaillais étaient arrêtés au fur et à mesure. Tant est si bien que je me suis retrouvé, après quelques mois, sans charge de travail. Je n’avais plus rien à faire et je ne pouvais même pas aller voir mon chef.

Pourquoi ? Tout simplement parce que mon chef s’était fait licencié par le directeur afin de diminuer les coûts en matière de main d’oeuvre de l’usine.. Soit. Qu’est-ce que j’ai fait ? Eh bien, j’ai remonté les anomalies à Massimo, le responsable RH de l’usine italienne. Et vous savez ce qu’il m’a dit pour me réconforter ?

« Jeff, à ta place je verrais cela comme un défi qui s’offre à moi ! Fais preuve d’initiative ! Il y a beaucoup de choses à faire dans l’usine. Donne-toi à 200 % comme cela tu seras fier du résultat que tu auras accompli ! » Bla bla bla. Vous connaissez le pipeau ? Massimo était un grand musicien. Il ne me restait plus qu’à contacter la maison mère.

J’ai donc téléphoné au siège situé en France, à Verberie plus exactement. J’ai fait part du fait que les projets sur lesquels je travaillais avaient été arrêtés par le directeur. Et vous savez quel a été le résultat ? La situation n’a absolument pas changé. À tel point que j’ai décidé d’interrompre mon contrat.

Lire aussi : mon article qui révèle comment valoriser les trous de votre parcours professionnel.

2. Identifiez ce que vous voulez trouver dans votre prochaine aventure professionnelle

La seconde étape que je vous propose est de déterminer ce que vous voulez. Grosso modo, dans la partie précédente, vous avez pris conscience de ce que vous ne vouliez pas. Maintenant, vous allez en déduire ce que vous désirer. C’est ce qui va vous permettre de justifier au recruteur votre transition professionnelle.

Si je reprends mon exemple précédent, voici les faits :

• Le directeur a changé
• Le directeur a décidé d’arrêter les projets sur lesquels je travaillais
• Le directeur a licencié mon responsable hiérarchique
• J’ai remonté ces trois éléments au responsable RH de l’usine italienne, sans résultats
• J’ai remonté ces trois éléments au siège de l’entreprise, sans résultats

 

À la lumière de ces éléments, je me suis demandé : « Qu’est-ce que je veux trouver dans mon futur emploi ? » La réponse a été la suivante. Je me suis dit : « J’ai envie de trouver une entreprise dans laquelle mon travail ne dépend pas de la politique du directeur car j’ai un grand besoin de me sentir utile ! »

Tout naturellement, j’ai pensé à travailler pour une entreprise de conseil. Pourquoi ? Tout simplement parce que je me suis dit que si une entreprise industrielle fait appel a une entreprise de conseil, c’est parce qu’il y a des enjeux forts, et donc, de plus grandes chances que le projet soit mené à son terme.

Posez-vous la question « Pourquoi ? » Cela va vous permettre d’avoir de la matière pour expliquer la genèse de votre nouveau projet professionnel et cela est très important pour le recruteur. En effet, ce dernier a besoin d’être rassuré sur le fait qu’il est en train de recruter la personne idoine pour le poste.

Allez, je vous donne une astuce. Si vous avez dans votre entourage une personne bienveillante qui est très douée pour trouver les failles d’un raisonnement, présentez-lui votre pourquoi. Il vous permettra de vérifier s’il tient la route. Cela vous permettra de vous sécuriser avant de vous rendre en entretien d’embauche.

Lire aussi : mon article qui explique quoi faire quand on est mis au placard.

3. Préparez votre argumentaire pour rassurer le recruteur

Dans cette partie, nous allons voir ensemble comment structurer votre réponse pour que le recruteur soit serein par rapport à votre rupture conventionnelle. La première étape pour ce faire est de commencer en annonçant les faits au recrutement. Voici un exemple : « Quand je suis arrivé au sein de l’entité italienne, la politique de l’usine a changée. Avant mon arrivée, l’objectif était de réduire les coûts de l’usine grâce à différents projets d’ingénierie méthodes. Après mon arrivée, ces différents projets ont été arrêtés au fur et à mesure.

Je me suis alors rapproché du service des ressources humaines pour être repositionné sur d’autres projets, sans succès. J’ai donc pris l’initiative de contacter le siège de la maison mère situé France afin de formuler la même demande, sans succès. C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas prolonger mon contrat de travail dans cette entreprise. »

Après avoir évoqué les faits et votre décision, enchaînez sur votre projet futur. Voici la suite : « J’ai donc développé le souhait d’intégrer une entreprise de conseil afin de travailler sur des projets à forts enjeux. Qui dit fort enjeux, dit davantage de chances qu’ils soient menés à leur terme, renforçant ainsi mon sentiment d’utilité. »

Vous aurez profité de la formulation de votre projet professionnel pour glisser votre « pourquoi ». La dernière étape étant de faire un lien avec l’entreprise que vous viser aujourd’hui. Pourquoi cette entreprise-là en particulier et pas une autre ? Dans mon cas, j’ai visé une entreprise de conseil sur Aix-en-Provence qui avait notamment – de mémoire – un partenariat unique avec la Harvard Business School en ingénierie des opérations industrielles.

À vous d’expliciter ce qui vous pousse à postuler dans cette entreprise. De cette manière-là, vous achèverez de rassurer le recruteur. Si vous n’avez pas d’idées pour trouver de tels arguments, parcourez le site internet de l’entreprise et notez ce qui fait écho en vous. Regardez également les sites internet des concurrents afin d’identifier ce que l’entreprise chez qui vous postulez a d’unique. Et le tour est joué ! 😃

Quoi qu’il en soit, je vous invite à toujours dire la vérité mais à la présenter sous son meilleur jour. Gardez en tête que le recrutement, c’est avant tout de la séduction. En effet, même le meilleur technicien informatique ne sera pas recruté s’il est asocial. Comme m’a dit un jour le chasseur de tête Pierre Cerdan : « On choisit toujours la personne avec qui on a envie de prendre le café le matin. »

Lire aussi : mon article qui explique plus en détail quoi faire pour répondre à la question : « Pourquoi postulez-vous chez nous ? »

4. Un dernier point avant de partir…

L’étape la plus importante et peut-être la moins simple est que vous soyez OK avoir le fait d’avoir négocié votre départ. En clair, que vous assumiez votre décision. Une fois que cela sera clair pour vous, cela le sera également pour votre interlocuteur. Si vous avez des questions par rapport à cet article, notez-les dans les commentaires ci-dessous et je répondrai à chacune !