3 astuces pour occuper son temps quand on est mis au placard ?
Êtes-vous payé à rien faire, placardisé, mis au placard ? Est-ce que votre chef vous donne rien à faire ? Ou pire, est-ce que votre chef vous donne uniquement des projets « pourris » sur lesquels travailler ? Est-ce que vos collègues vous disent qu’ils ne peuvent pas vous déléguer des tâches car cela leur ferait perdre du temps ? Est-ce que vous ne supportez pas de gagner de l’argent en faisant uniquement du présentéisme ? Est-ce que vous vivez difficilement le fait que tous vos collègues soient surchargés de travail et que, vous, vous n’avez absolument rien à faire ?
Si vous vous retrouvez dans cette description, alors il est urgent de lire cet article. Je vous parlerai des quatre périodes de placardisation que j’ai connues et je vous partagerai les enseignements que j’en ai tirés. Vous découvrirez des stratégies pour vous sentir de nouveau utile et vous changerez votre état d’esprit pour transformer cette période de malchance en véritable période de chance. Avec le recul, aujourd’hui, je suis très heureux d’avoir été placardisé, je m’estime chanceux. Lisez la suite pour découvrir pourquoi ! C’est parti !
1. Qui pouvez-vous aider quand vous êtes mis au placard ?
J’ai été pour la première fois de ma vie mis au placard alors que j’avais 23 ans. C’était dans le cadre de mon stage de fin d’études chez Toyota, dans le nord de la France. Je suis arrivé pour faire de la qualité sauf que tout le monde s’en fichait 😅. En en effet, la demande client était telle que le focus était mis sur la production. En clair, il fallait produire plus, même si, en produisant plus, on produisait plus de pièces défectueuses.
Au début je paniquais un peu. Je me disais : « Mais comment vais-je faire pour valider mon stage de fin d’études si je passe 6 mois à ne rien faire ?! » Puis, je me suis rendu compte dans l’open space, il y avait un ingénieur d’un autre département que j’appréciais bien. Lui, il travaillait dans l’atelier de montage et moi dans l’atelier carrosserie. Je l’aimais bien car il était fan de métal et allait à des concerts en Roumanie.
En discutant avec cet ingénieur, j’ai découvert qu’il était embêté par le fait que l’atelier dans lequel je travaillais produisait des pièces mauvaises pour le sien. Je suis donc allé mener mon enquête. J’ai trouvé la machine qui posait problème mais impossible de savoir d’où venait le problème. J’ai donc décidé de téléphoner à Michèle Salvia de l’École Centrale de Lyon, experte en matériaux, pour lui demander de l’aide.
J’ai ensuite rédigé un rapport avec les mesures à mettre en place pour solutionner le problème. J’ai ainsi pu aider mon collègue de l’atelier carrosserie, valoriser ma professeur Michèle Salvia et surtout me sentir UTILE. Car ce qui m’a le plus fait souffrir, c’est vraiment le fait d’avoir l’impression de ne servir à rien. Bref, en gros, j’aurais pu arrêter de venir bosser, je pense que personne ne s’en serait rendu compte 😅.
De même, quand j’ai travaillé pour Poclain Hydraulics en Italie. Je me suis retrouvé dans une situation analogue. Tous les projets sur lesquels je bossais étaient annulés les uns après les autres par le directeur qui était davantage convaincu que remettre l’usine dans le vert passait surtout par la liquidation des personnes ayant les plus hauts salaires. J’ai découvert qu’Antonio, un technicien qualité, avait un problème.
Il souhaitait remettre aux normes toute l’instrumentation de mesure des machines-outil de l’usine mais n’avait pas le temps pour organiser ce projet. Je me suis donc proposé de lui donner un coup de main et nous avons réalisé la mise en conformité de trois centres d’usinage. Une nouvelle fois, je me suis senti utile dans mon travail. Sortez donc vos antennes pour identifier les personnes qui manquent de temps pour leur projet.

2. Pourquoi ne pas chercher à vous aider vous-même ?
Des fois, ce n’est pas facile d’aider les autres. Quand j’ai travaillé chez Vincia et chez Onet Logistique, j’allais souvent demander à mes collègues si je pouvais les aider. Voici la réponse que je recevais dans la grande majorité des cas : « J’aimerais bien Jeff, mais tu comprends, ça me prendra plus de temps de t’expliquer ce qu’il faut faire que de le faire moi-même.. » Dans ces cas-là, être mis au placard est dur à vivre..
Avec le recul je me dis que mes collègues m’ont fait une fleur, même si, sur le moment, je n’avais pas les moyens de m’en rendre compte. Sur le moment je me disais plutôt : « Mon Dieu ! Me voilà confronté à un vide existentiel, sortez-moi de là par pitié ! » Avec le recul, j’ai compris qu’ils me permettaient d’avoir du temps. Ce qui est une chose importante, n’est-ce pas ? Du temps pour moi. Sauf qu’à l’époque, je n’avais pas de projet..
Ceux qui sont inscrits à ma newsletter (c’est votre cas ? 😉) savent que je me fais tout le temps accompagner. En ce moment, c’est Coach Sophie comme je l’appelle. Coach Sophie, de son vrai nom Sophie Miconnet, m’a fait lire un article d’un Monsieur du nom de Frankl. Frankl est l’inventeur de la logothérapie. Et la logothérapie, c’est le fait d’aider les gens à aller mieux en les aidant à trouver du sens dans leur vie.
Je vous pose donc la question : avez-vous des projets ? Si oui, c’est super, vous avez du temps pour les mettre en oeuvre. Je sens que vous allez monter aux créneaux en me disant : « Jeff, ça ne se fait pas de bosser sur des projets personnels en entreprise. » Je vous comprends. Avant, je pensais comme vous. Mais depuis ma lecture du livre La semaine de 4 h de Tim Ferris, je considère que l’entreprise achète notre temps.
C’est donc a elle de veiller à le remplir. Vous voyez ce que je veux dire ? 😉. Votre projet peut-être de trouver une entreprise qui aura véritablement besoin de vos services. Dans ce cas, c’est génial ! Vous êtes payé pour trouver du travail. Si vous avez des remords dites-vous que plus vite vous trouvez, plus vite vous ferez économiser le double de votre salaire brut à votre employeur. Tout le monde est gagnant.
Quand j’étais chez Poclain Hydraulics, chez Vincia et chez Onet Logistique, même si j’avais honte, je cherchais du travail sur mes heures de boulot. Après, vous pouvez également profiter de ce temps pour lancer votre propre business. Vous avez un filet de sécurité qui est votre CDI. Puis, quand cela fonctionne suffisamment, vous pouvez négocier votre départ. Personnellement, je vis très mal les non-dits, donc cette solution ne me convient pas. Mais peut-être qu’à vous si !

3. Pourquoi ne pas profiter de cette mise au placard pour grandir personnellement de cette expérience ?
Cette partie concerne les gens qui n’ont pas de projet professionnel quand ils sont mis au placard. Je vous invite à profiter de cette expérience pour commencer à en construire un qui fasse sens pour vous. À ce sujet, je vous suggère fortement de lire cet article qui vous donne des exercices simples pour identifier les types de métiers susceptibles de vous permettre de vous épanouir.
Si vous avez le sentiment que vous n’avancez pas, je vous suggère de vous faire accompagner par une tierce personne, que ce soit avec moi, ou avec quelqu’un d’autre. L’important est vraiment à mes yeux que vous ayez le sentiment d’avancer dans la recherche de votre orientation professionnelle. Si vous avez l’impression de stagner ou de partir dans tous les sens, surtout ne restez pas seul(e).
La dernière personne que j’ai accompagnée s’appelle Marianne. Au départ, elle ne savait pas du tout vers quoi s’orienter. Au final, nous avons identifié un métier qui lui correspondait et nous avons bâti ensemble sa feuille de route pour y accéder (recherche de formations, de financement, etc.). Elle avait non seulement identifié le métier qu’elle souhaite exercer, mais également le chemin pour y accéder.
Au final, être mis au placard n’est en soi, ni bon, ni mauvais. Tout dépend ce que vous faites une fois dans cette situation. Vous pouvez voir cette expérience comme une chance ou comme une malchance. Au début, le regard que je portais sur les fois où j’ai été mis au placard n’était pas très rose. Aujourd’hui, je suis heureux d’avoir connu ces périodes car elles m’ont permis de créer mon entreprise et d’être plus épanoui !
Comme me l’a dit une fois en substance Florence Laguzzi, DRH Métiers pour le groupe Onet : « Quand j’ai commencé ma carrière, je faisais un travail pour lequel je n’étais pas douée et qui ne me plaisait pas. Mon patron me l’a très vite fait comprendre et c’est tant mieux. D’avocate, je suis passé dans les ressources humaines et aujourd’hui je fais un boulot que j’adore. On n’a qu’une vie et pas de temps à perdre ! »
Une période de mise au placard peut donc être vue comme une occasion de grandir. D’apprendre à mieux connaître ses envies et ses talents. C’est du développement personnel en quelque sorte mais un développement personnel qui trouve sa source dans la recherche de plaisir au travail et qui vous permet de devenir davantage acteur de votre vie professionnelle.
Que retenir de cet article ?
Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose de cet article, c’est qu’une période de placardisation peut-être vue comme une chance. En effet, être mis au placard, n’est en soi, ni positif, ni négatif. Tout dépend de votre perception de la réalité.
La question clé à se poser selon moi est la suivante : « Comment me sentir davantage utile ? » En aidant vous collègues ? En changeant d’employeur ? Ou encore en construisant un projet qui vous tient à coeur.
Et gardez en tête que, si vous n’y arrivez pas seul, il y a des gens dont c’est le métier que du vous aider. Que ce soit moi ou quelqu’un d’autre, l’important est que vous ayez le feeling qui passe ! 😉
***
Vous sentez-vous UTILE à votre poste aujourd’hui ? Si vous aviez une baguette magique et que tout était possible ? Décrivez-moi dans les commentaires la situation idéale que vous aimeriez vivre !